Ecliad attend ce moment à chaque fin de poste, aux environs de 21h30 depuis qu'il a repris la tournée d'Hyberion, un de ces plus anciens collègues, si jeune comparé à lui !
Oui, Ecliad attend ce moment, un peu comme un enfant qui s'impatiente dans sa chambre, se demandant si ce bon vieux Père Noël a fini sa distribution dans le foyer, si il ne l'a pas oublié, et si tout les cadeaux qu'il a mis dans sa petite liste sont sous l'arbre.
Ce bon vieil Ecliad adore passer sa carte personnelle devant la porte de son appartement, gracieusement payé par l'Etat. Il adore s'écrouler dans son canapé hors d'âge, claquer des doigts pour lancer sa boîte mail vocale et un mix de ses albums préférés par la suite.
Ses albums...Leurs albums.
Bientôt 1 an que Mérèbe a quitté ces lieux. Presque 1 an que son rire et sa joie de vivre ont laissé place au silence, entrecoupé d'annonce importante de son boulot et des notes chaotiques de néo jazz. Un appartement sans vie, et pourtant Ecliad adore s'y réfugier, s'y enterrer, un peu comme dans un tombeau, une pseudo sépulture nocturne, avec résurrection forcée au petit matin.
Changement de piste : d'habitude le mix gère mieux cela, il faudra sûrement récupérer une nouvelle mise à jour chez Sega®. Ecliad en profite pour balancer ses bottes, et ouvrir la table basse face à lui pour s'y servir quelques gorgées de cet alcool de poire si sucré, et qui décape les amygdales. Ca aussi, elle l'aimait bien, le soir après le dîner, lorsque la nuit commençait à prendre possession des lieux, et qu'il était temps d'aller se "retrouver" dans la pièce d'à côté.
Cette pièce, Ecliad n'y entre plus. Il préfère avoir mal au dos sur son vieux canapé. Il l'a vidé de ses propres affaires, mais n'a pu se résoudre à enlever celle de sa femme. Une chose après l'autre, il paraît que le temps soigne ce genre de blessure invisible et impalpable.